Le président Jacky Barateau

Patrick vient de rendre hommage au travail des uns et des autres,  accompli au fil des années depuis la création de notre club. On ne peut pas, en le lisant, ne pas penser au poème de Prévert auquel il manque visiblement une ligne : « ceux qui bénévolement » .Voici, récemment retouchés, quelques mots sur l’actuel vérificateur aux comptes, écrits en 2014 pour l’ « Histoire de l’aéro-club de Saint-Junien » que préparaient alors Jacques Cheymol et le regretté Alain Fradet. Sur l’une des photos, les deux anciens présidents construisent la dalle sur laquelle sera posé le club-house.


Jacky est né à Saillat en 1949. Il fréquente l’école élémentaire  et obtient de brillants résultats dans cet établissement au nom prestigieux : HEC  ( « Hautes études communales » précise-t-il ). Sa scolarité se déroule dans des conditions privilégiées puisque son père, sans doute pour lui faire prendre conscience des avantages exorbitants de sa condition d’écolier, l’emmène en forêt avec lui, chaque matin avant l’heure de la classe, pour l’aider à « faire » du bois.

Après le certificat d’études, Jacky devient apprenti serrurier puis il est embauché aux Papeteries du Limousin.

                          Après quoi, c’est le service militaire, accompli dans le Génie, comme de juste, et là, débute sa carrière de globe-trotter qui l’amènera à parcourir dans sa vie, en avion, en voiture et en camping-car, toute la planète. « Les voyages forment la jeunesse » affirme-t-il ! Pour commencer, ce sera le Pacifique où il séjourne pendant deux ans sur l’île de Mururoa. C’est donc à lui que nous devons ( partiellement ) notre redoutable force de frappe. Et c’est là que Jacky côtoie, pour la première fois de près, les avions tandis qu’il assume sa tâche de conducteur d’engins et qu’explosent nos premières bombes atomiques : huit  au cours de son séjour. Cela n’affecte pas sa santé semble-t-il, ni son moral car chaque jour,  divers avions – DC6, Bréguet « deux ponts » – atterrissent et décollent sous ses yeux et il ne manque jamais une occasion de monter à leur bord et de voler dans cette lointaine région française alors que le transport commercial à réaction est déjà en œuvre. C’est à bord de « Boeing 747 » ou de « Super DC8 » qu’il  fera les trajets avec la métropole.

 Nous sommes encore loin des DR 400 mais le virus est bien inoculé. Rentré en France, Jacky travaille en Bretagne comme commandant de bord, non d’Airbus, mais d’autobus puis regagne le Limousin et devient contremaître à la machine à papier d’Aussedat-Rey  avec les horaires particulièrement éprouvants des « trois 8 ».

     C’est en 1987 qu’il entre à l’aéro-club et prépare son brevet sous la responsabilité de Claude Pascault. Son exceptionnelle aisance aux commandes d’un avion est remarquée de tous et confirme une fois de plus cette théorie répandue dans l’Armée de l’air selon laquelle les pilotes les plus fins sont très souvent des forces de la nature ( ou réciproquement ) (*)

Oui, mais notre homme est aussi un mécanicien qui veut connaître parfaitement les machines qu’il pilote. Aussi fera-t-il à Mauguio (moteurs) et à Montauban ( « bois et toile » ) les stages qui lui permettront de prendre en charge l’entretien des avions du club au début des 90s. Tous ceux qui ont vécu ces années se souviennent de sa disponibilité totale et de son dévouement.  » Moi, j’aime mon club !  » se plaît-il à affirmer et il le prouve quotidiennement alors que le nombre d’heures de vol réalisées à cette époque bat tous les records.

                     Enfin, à l’orée du 21ème siècle, Jacky Barateau devient président de l’association à laquelle il apportera, une fois de plus, toute son efficacité : construction du club-house moderne, informatisation de toute la gestion des activités et enfin construction du troisième hangar, le plus important de l’aérodrome à cette époque et qui abrite les aéronefs privés.

 Aujourd’hui Jacky s’est un peu éloigné de l’aviation mais voyage toujours beaucoup ce qui lui permet de profiter de son excellente connaissance de la langue de Shakespeare acquise sans le moindre diplôme universitaire – comme dans la chanson de « Hair » en 70 : « j’ai pas d’certif, j’ai pas de licence » – au fil de ses lointains déplacements sur tous les continents que compte la planète.

Un autre aspect de sa personnalité, moins connu des pilotes, c’est son talent d’accordéoniste et tous ceux qui l’ont vu et entendu à l’œuvre peuvent se demander quelle a été sa plus grande joie : jouer ses valses-musette en compagnie de ses amis à la guinguette du pont Notre-Dame ou sentir les roues du DR400 quitter le sol sur la « 07 » ou la « 25 »…

© Jean-Louis Maisonnet

 (*) cf. les affirmations de Pierre Clostermann au sujet de l’un de ses chefs français au groupe Alsace dans la RAF : le colosse Christian Martell, fondu de vol en patrouille serrée,  qui a donné son nom à l’école de chasse de l’Armée de l’air

Photo 1 : deux présidents actifs en train de construire la dalle sur laquelle sera monté notre actuel club-house.

Photo 2 : Jacky pilote le tracteur acquis sous sa présidence par notre club et qui permettra la tonte régulière de l’herbe sur l’aérodrome

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