Du viaduc de Garabit au Pont du Gard

Les jeunes générations de pilotes, fortement numérisées, ne peuvent pas comprendre ce qu’évoquent pour des vieillards presque centenaires comme Jacques Cheymol, Louis Belair ou moi, le viaduc de Garabit, le Pont du Gard ou les falaises d’Etretat.. Dans les temps très anciens on en trouvait des gravures en couleurs dans toutes les salles de classe de toutes les écoles de France. Voilà pourquoi, mon brevet en poche, je n’ai eu de cesse de les inscrire à mon carnet de vol.

Le pont du Gard est sans doute la première navigation que j’ai faite muni d’ un GPS. C’était un modèle de la première génération qui donnait des indications comparables à celles d’un VOR, donc très rudimentaire : le nom des patelins n’apparaissait pas en zoomant. Mais quand même d’une précision redoutable. En revanche, quand il cessait de fonctionner… C’est bien ce qui m’est arrivé verticale Saint-Chély d’Apcher quand j’ai voulu le mettre en marche pour traverser le Massif Central en ligne droite alors que, jusque là, nous avions fait du VFR (voies ferrées, routes, rivières, chacun le sait) pour aller survoler la cathédrale de Saint-Flour, contempler le viaduc de Garabit et descendre quelques instants le cours de la Truyère.

Pont du Gard

Viaduc de Garabit

Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat

Il nous a donc fallu trouver, au cap et à la montre, le célèbre aqueduc romain puis nous avons descendu le Rhône jusqu’à Tarascon et Beaucaire avant de revenir nous poser à Mende où j’ai eu la frayeur de ma vie en vent arrière tellement la topographie de l’aérodrome est vertigineuse ( à mon goût ). Il est vrai que je n’étais pas soutenu par les babillages de mes deux passagères complètement étrangères à mes états d’âme puisque je leur affirmais régulièrement , en l’absence de témoins évidemment, que j’étais le meilleur pilote du club. Sans préjudice pour le décollage du retour car il faisait une chaleur torride et nous étions trois, pas en surpoids il est vrai, dans X-ray alfa, avec son moteur très facétieux et pas surpuissant (120CV) pour une cellule semblable à celle de Delta Echo (*), quand il ne tombait pas en panne… En plus, en bout de piste 30, une rangée de sapins plantée exprès sans doute pour éprouver son taux de montée et que nous avons franchie de justesse. Ouf ! Derrière les sapins, un précipice au fond duquel la ville de Mende se déploie pour accueillir le crash des pilotes malchanceux.

Tarascon

Uzès

Cathédrale Saint-Pierre de Saint-Flour

Déjeuner en ville à la grande contrariété du messager AFIS qui nous recommandait le restaurant de l’aérodrome encore en activité aujourd’hui. Voyage en taxi presque aussi vertigineux que le tour de piste tellement la différence d’altitude est grande entre l’aérodrome et la ville ! Mais l’Hôtel de France, chez Garrel, conseillé par le chauffeur, ne nous a pas déçus.

Photos :
– le pont du Gard, le viaduc de Garabit, la cathédrale « Notre-Dame-et-Saint-Privat » (sic) de Mende avec, en haut à droite, les fameux sapins au bout de la 30
– Tarascon avec son château sur la rive gauche du Rhône et Beaucaire sur la rive droite, ville d’Uzès, cathédrale Saint-Pierre de Saint-Flour construite en lave noire de Liozargues.

(*) l’équivalent d’ India X ray aujourd’hui. C’est lui qui est en photo derrière la porte de la salle de cours.

 

© Jean-Louis Maisonnet

 

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